L'organisation d'un papa entre parentalité, chaos, activités et boulot.
Quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai pris un coup dans la gueule et j’ai réalisé que j’allais devoir m’occuper d’un être humain 24h/24, 7j/7.
Ça peut paraître évident, voire bê-bête, puisqu’un enfant c’est un projet : on l’envisage, on planifie sa vie à 3, on prépare sa maison, on se fait des projections marrantes comme “imagine, dans quelques mois, sur le siège arrière de la voiture, y’aura une mini-crotte avec nous”.
Mais quand il est arrivé, wow, ça m’a quand même mis une claque : je lui dois du temps, je lui dois de m’occuper de lui quand il le décide, quand il en a besoin, je lui dois d’être là peu importe que je sois fatigué, usé ou que j’aie envie de faire autre chose. C’est dorénavant la priorité de ma vie.
Et cette pensée, elle est délicate à appréhender.
Lorsque je dois quelque chose à quelqu’un, lorsque j’ai une dette envers quelqu’un, je mets généralement tout en œuvre pour la rembourser au mieux, et le plus vite possible.
Avec cette pensée, c’est différent : je dois à mes enfants de leur fournir le meilleur, pour qu’ils s’épanouissent et qu’ils aient une vie qui leur conviendra. Cette dette, contrairement à une dette financière ou de service, je l’aurai toute ma vie.
Et en tant que parent, si on rajoute la surcouche de l’amour au-dessus de cette dette, il est très, très, TROP facile de s’oublier en tant que couple (et donc de tout donner à ses enfants sans se préoccuper de son/sa partenaire), mais aussi de s’oublier soi-même en ne privilégiant que les enfants au détriment de tout le reste.
On saupoudre tout ça de tâches ménagères et de boulot qu’on n’a pas forcément envie de faire et on se retrouve avec un joyeux bordel dans le cerveau.
Les résultats, je pense que tous les parents les ont expérimentés : fatigue intense, épuisement, impression de soulever des montagnes pour lancer une machine à laver, irritation, crises dans le couple pour des broutilles (l’éponge pas essorée a fait des ravages), éloignement social, etc. En bref, une dépression plus ou moins intense et longue.
Je crois que la fatigue et l’épuisement, c’est juste un nouvel état dans lequel il faut apprendre à vivre en tant que parents. Mais je pense aussi qu’il est important de jauger où est-ce qu’on se situe dans cette spirale infernale pour éviter de se couper du monde ou de se déchirer au sein de la famille.
J’ai une approche absolument pas manichéenne de la vie. Je pense d’ailleurs que la pensée binaire (à savoir une réflexion qui n’a uniquement que deux réponses) est un des plus gros problèmes de notre société. Les gens pensent rouge ou bleu, mais n’envisagent pas les nuances de violet.
Et j’essaie d’appliquer ceci à mon quotidien : je ne suis pas un humain désastreux, et je ne suis pas non plus un humain parfait. Je suis juste un gars qui fait de son mieux, comme il peut et avec le temps qu’il a.
J’accepte l’imperfection.
Et rien que ça, ça m’aide à relativiser, ça m’aide à ne pas rembourser ma dette le plus rapidement possible (ma définition de remboursement optimale) mais de la rembourser comme je peux, avec l’énergie que j’ai et les contraintes que j’ai.
Il nous arrivera de ne pas avoir envie de faire à manger, ce n’est pas parfait comme alimentation pour nos enfants, et ce n’est pas grave, on se fera une pizza, ça sauvera du temps et de la charge mentale, nos enfants passeront un bon moment et on passe à autre chose. Pas la peine de s’infliger la douleur de les avoir “mal nourris”.
Il nous arrivera de ne pas avoir envie de faire du vélo, ce n’est pas ce que les petits voulaient, mais ce n’est pas grave, on va faire un jeu en famille, passer du temps ensemble autrement en faisant des activités plus calmes.
L’idée ce n’est pas de tout arrêter et de faire ce que je veux, ou de ne pas faire ce que je veux. L’idée, c’est d’accepter les downs occasionnels, et de se recharger avec d’autres petits moments. Ce n’est bien entendu PAS une solution systématique et il faut faire attention à ne pas se laisser aller.
Partir avec ce mindset a déjà été d’une grande aide pour moi. Je peux vivre sans avoir cette pression constante qu’il faut que je sois au meilleur niveau 100% du temps.
Et maintenant que j’arrive à avoir l’esprit un peu plus clair et un peu moins dans le brouillard, je peux me focaliser sur l’étape d’après : qu’est-ce que moi, personnellement, j’ai besoin de faire pour me sentir bien et pour finalement être en mesure de donner du temps de valeur à mes enfants. J’imagine qu’un papa ronchon, aigri et stressé, ce n’est pas le plus sympa pour construire des rails et jouer au petit train, ni pour être patient dans une quelconque activité.
Personnellement, j’ai besoin de faire du sport pour me sentir bien dans ma tête et bien dans mon corps. J’ai un travail très sédentaire (le cul posé sur une chaise comme dirait mon frère) mais qui demande de réfléchir sans réellement bouger. Le sport est donc pour moi un exutoire et un moyen de relâcher la pression, un moyen de me vider la tête, mais aussi un moyen d’essayer de maintenir un semblant de bonne santé.
Reste plus qu’à caser ça dans l’agenda… et limiter les attentes.
Une des forces du corps humain, même si on n’aime pas ce mot, c’est la routine. Notre corps tanke la routine, l’assimile, et même se prépare à dépenser de l’énergie lorsqu’une routine est instaurée. C’est fort parce que si vous êtes en mesure de faire une activité 2-3 fois par semaine, même si c’est 30-45 minutes à chaque fois, le corps va changer et vous vous sentirez mieux.
J’essaie personnellement de m’entraîner 2-3 fois par semaine, comme je le peux. J’en parlerai dans un autre article, mais ça me fait un bien fou, ça participe 100% au maintien de mon équilibre mental.
J’ai arrêté de lutter contre moi-même quand je suis claqué. Si j’ai de l’espace pour et que j’en ai besoin, je fais une sieste. Dormir, c’est important pour la santé (sans déconner).
Malheureusement, avoir des enfants, ça signifie sacrifier du sommeil. Du coup, j’en profite dès que c’est possible. Mes petits font la sieste ? Ni une, ni deux, j’atterris dans le plumard en étoile de mer.
Alors ça aussi c’est un point difficile à appréhender, surtout quand on aime la compétition. Je ne pense pas qu’il soit possible de maintenir un niveau d’activité de compétiteur lorsqu’on a des enfants en bas âge, sauf si c’est votre métier. La raison est toute décrite dans cet article : la fatigue, la gestion du foyer et tout ce qui va avec, ça pèse déjà très lourd sur le mental. Se rajouter des contraintes d’athlète de haut niveau, c’est très, très, très difficile.
J’ai personnellement opté pour le maintien en forme. Je vais à la salle de sport, je me donne, mais je ne cherche pas à faire des performances incroyables. Je me focalise de plus en plus sur le renfo, le cardio et sur les exercices qui me permettront de jouer plus longtemps avec mes enfants. Fini la fatigue en montant 2 étages ou en portant les enfants 3 minutes, mais finis les séries a 120kg au développé couché aussi.
Nan sérieux, ce truc, c’est un problème. Je peux passer 2 heures à scroller Instagram, sans aucun but, sans raison, pour rien. Ces 2 heures que j’aurais pu passer à dormir, ou à travailler pour économiser du temps.
Le temps, c’est une banque. Dépenser du temps sur les réseaux, c’est moins de temps qui aurait pu être consommé d’une meilleure manière et notamment qui aurait permis de prendre de l’avance sur quelque chose de nécessaire à faire.
Voici un premier article qui définit comment j’ai vécu les débuts en tant que parent. Je parlerais plus en détails de plusieurs (autres) aspects de la vie de parent dans d’autres articles.
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